Votre cabinet et les nouvelles missions
En 2021, nous avons mis en ligne un autodiagnostic pour aider les experts-comptables à faire le point sur le potentiel de leur cabinet en matière de développement de nouvelles missions. Nous vous présentons ici les principaux enseignements que l’on peut tirer de la consolidation des réponses recueillies au cours des derniers mois
L’échantillon des répondants
Les chiffres présentés dans cet article ne prétendent pas à la représentativité statistique. Ils ne reflètent que la situation des cabinets qui ont volontairement répondu à cet autodiagnostic en ligne. Au moment où nous écrivons cet article, ce sont plus de 120 cabinets qui ont intégralement rempli notre questionnaire.
Des cabinets conscients qu’il faut s’y mettre, mais pas encore vraiment prêts…
L’idée qu’il va falloir développer de nouvelles missions a fait son chemin parmi les répondants. 83% d’entre eux déclarent ainsi qu’ils envisagent, dans les années à venir, de développer des nouvelles missions moins traditionnelles auprès de leurs clients actuels plutôt que de racheter une clientèle pour atteindre une taille critique. Notons au passage qu’ils ne sont par ailleurs que 13% à considérer que le chiffre d’affaires des missions traditionnelles va se maintenir ou se développer au cours des années à venir.
Au global, les cabinets obtiennent un score global moyen de 55/100, ce qui montre qu’il reste du chemin à parcourir et que le développement de ces nouvelles missions ne sera pas un long fleuve tranquille. Quatre ingrédients principaux doivent en effet être réunis pour être en mesure de développer de nouvelles missions au sein de son cabinet et de les vendre à ses clients :
- Une véritable volonté de la part des dirigeants, des objectifs clairs et des moyens affectés à ce projet.
- Une relation client revisitée afin de mieux prendre en compte les attentes et besoins des clients, pour être en mesure de leur proposer ce qui les intéresse vraiment.
- Une organisation du cabinet adaptée, notamment en matière d’outils et de process de production, afin de gagner du temps sur les missions actuelles et d’articuler efficacement ces nouvelles missions avec l’activité actuelle du cabinet.
- Et, enfin, une équipe consciente des enjeux et réellement mobilisée pour développer ces nouvelles missions.
Si l’un de ces ingrédients vient à manquer, le cabinet est situation inconfortable. Il lui faut donc travailler en priorité ses points faibles.
Les quatre grandes conditions au développement de nouvelles missions
Le questionnaire d’autodiagnostic b-ready portait sur ces quatre conditions au développement de nouvelles missions. Or, lorsque l’on analyse les réponses apportées à ces différents axes du changement, on observe d’importantes disparités selon la dimension considérée.
La question de la volonté des dirigeants de cabinets ne pose guère de questions chez nos répondants. Dans ce domaine, les cabinets obtiennent en effet le score de 80/100. Autrement dit, la prise de conscience qu’il va falloir développer de nouvelles missions et la volonté stratégique de le faire sont bien là. Et lorsqu’on les interroge sur le niveau d’urgence à développer de nouvelles missions, ils sont 85% à répondre qu’il faut s’y mettre rapidement, contre seulement 15% à estimer qu’on a « encore un peu de temps » devant nous.
En termes d’adaptation de la relation client et d’organisation du cabinet, les choses sont moins tranchées. Dans ces deux domaines, les répondants obtiennent des scores de respectivement 53/100 et 51/100. Autrement dit, des actions ont certes été entreprises dans ces domaines, mais il reste du chemin à parcourir.
- En matière de relation client, 71% des répondants déclarent ainsi profiter des entretiens de bilan pour faire le point avec leurs clients sur leurs besoins et l’accompagnement que pourrait leur apporter le cabinet. Cela dit, ils sont tout de même près de 40% à ne pas prendre contact régulièrement avec leurs clients en dehors des demandes de pièces. Et ils sont moins de la moitié à avoir formalisé une offre de missions d’accompagnement.
- Les cabinets ont par ailleurs commencé à faire évoluer leur organisation pour être en mesure de développer de nouvelles missions. Pour 44% des répondants, le planning des chefs de missions est ainsi rempli à moins de 90% en début d’année afin d’être prêt à prendre en charge les missions susceptibles de tomber dans l’année. Une dimension fondamentale car si les équipes n’ont pas de temps dédié à ces nouvelles missions, elles ne les réaliseront tout simplement pas…
Quant à l’adaptation des collaborateurs au développement de nouvelles missions, cela reste incontestablement le maillon faible. Les répondants à notre diagnostic obtiennent ainsi un score de 37/100 sur cet item. Autrement dit, la question de l’adaptation des équipes et des compétences fera figure de chantier majeur pour les cabinets dans les mois et les années à venir. A titre d’illustration, plus de 20% des répondants estiment que leurs collaborateurs sont peu concernés par les évolutions en cours et leurs impacts sur le métier. Quant aux formations suivies par les collaborateurs, elles demeurent essentiellement techniques dans les trois quarts des cabinets répondants.
Les petits cabinets plutôt en avance sur ceux de plus grande taille
L’analyse des résultats selon la taille des cabinets est riche d’enseignements. Elle nous montre notamment que les plus petits cabinets (moins de 5 collaborateurs) se déclarent les plus prêts pour développer de nouvelles missions.
Globalement, les petits cabinets sont ceux dont les équipes semblent les plus à-même de prendre en charge ces nouvelles missions (ce qui s’explique certainement par le fait que les petites structures sont généralement plus agiles que celles d’une certaine taille). Aux questions sur l’adaptation des collaborateurs aux nouvelles missions, les cabinets de moins de 10 collaborateurs affichent en effet un score compris entre 43 et 45/100. Loin devant les cabinets de plus grande taille, dont le score varie entre 25 et 36/100.
Pour résumer
Les cabinets ayant répondu à notre diagnostic ont clairement pris conscience de la nécessité de développer de nouvelles missions pour s’adapter aux mutations en cours dans la profession. Mais il est maintenant temps de se lancer et de se mettre en ordre de marche pour être réellement en mesure de développer ces nouvelles missions.
Le défi est tout à fait à la portée des cabinets, mais, il ne faut pas se mentir, le chantier est vaste. Il prendra du temps et nécessitera de mettre en place une nouvelle organisation. Pour mettre toutes les chances de succès de votre côté, n’hésitez pas à vous faire accompagner…
Et si vous n’avez pas encore réalisé le diagnostic de votre cabinet, vous pouvez le faire à cette adresse : https://www.b-ready.team/diags/newbiz/
L’équipe de b-ready